dimanche 6 décembre 2009

Profession de foi

Avec toutes les critiques que l'on peut recevoir, cette semaine a été tellement difficile à l'école, que je m'en suis demandé si ça valait la peine de continuer...

Pourtant, je sais que je ne suis pas parfaite, et loin de là, car c'est un métier difficile, mais j'arrive encore à me remettre en question, contrairement aux parents, collègues, ect ... qui me critiquent, et qui se croient, eux, idéaux et sans reproche.

Après y avoir quand même réfléchi, je professe (sans jeu de mot) que je fais mon métier du mieux que je peux, que j'y passe beaucoup de temps, que je construis au fur et à mesure les outils dont j'ai besoin, et que j'aime travailler en équipe.

Cela ne m'empêche pas de penser que le système n'est pas parfait lui non plus, que l'on ne nous incite pas à échanger sur nos pratiques de classe, qu'il est dommage que nous devions réinventer la roue à chaque nouvelle notion, nouvelle classe, nouvelle école, et qu'il n'existe pas ou peu de banque de données nationales d'échanges entre enseignants...

Bref je m'exprime ici, car personne ne viendra me demander si tout va bien, ni pourquoi des adultes se permettent de nous hurler dessus, ou de nous reprocher tout et n'importe quoi, et pourtant je m'efforce chaque jour de faire comprendre aux enfants l'importance de la courtoisie, du dialogue et de la politesse.
Mais quels exemples ont-ils à la maison ?
Il en est arrivé qu'une de mes élèves me demande des comptes sur l'avancement dans les programmes ! Dans quel monde vivons nous ?
Que lui répondre sans se faire houspiller par ses parents ? Hé bien rien, je l'avoue, tout en pensant que si elle commençait pas se taire, on avancerait plus vite, que si elle veut quand elle sera grande elle sera prof, mais pour l'instant c'est moi, qu'elle arrête de chercher la petite bête parce qu'elle est belle-fille de la "meilleure maîtresse du monde"...

Quelques notes positives quand même, retranchons nous dans notre bulle/classe, les élèves progressent, se parlent et s'expliquent, disent qu'ils ne comprennent pas (victoire si petite mais si importante ! )
Et une mère nous a dit qu'elle nous plaignait, c'est bizarre mais ça m'a fait plaisir ! Au moins je ne suis pas parano, il se dit bien tout un tas de saletés sur moi et mes collègues dans le village, je préfère encore le savoir, et faire avec.

Désolée pour ceux qui viennent lire ce blog pour rire avec mes histoires de poule ou de maison en construction, je serai drôle une prochaine fois, promis ...

2 commentaires:

  1. Et bien... j'aurais bien voulu lire ce message à l'époque où tu l'as rédigé pour essayer de te remonter le moral, mais je n'en prends connaissance que maintenant. Je comprends bien tout ce que tu dis, et je partage ton amertume (du moment, je me doute bien...). Courage, on fait vraiment un métier génial, et ce qui compte ce sont vraiment les élèves en face de nous.
    Mon fils rentre en petite section cette année, ça va être excitant.
    Je te fais plein de bisous, et donne moi des nouvelles quand tu as le temps.
    Melanie
    PS : qu'est-ce que les commères de ton village racontent sur vous ??!!

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  2. Si cela peut te consoler un peu, j'ai une amie qui as une garderie à la maison et elle me disais exactement ce que tu semble dire dans ton blog. Les enfants entrent dans sa garderie, sont impolies et s'immaginent qu'ils sont rois et maîtres. Les enfants rois il y en as partout. Même au Québec. Lâchez pas le bon travaille. On pense souvent à vous. On as hâte de vous revoir! Bisous à toi et ton homme.

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